« La première fois que je suis venu à la Friche, j’avais 11 ou 12 ans. Maintenant, j’en ai 19 et j’ai pratiquement grandi ici. C’est comme ma deuxième maison »
Bienvenue à la Friche
Aujourd'hui samedi 21 déc.
La Friche est faite de gens qui la traversent. Cette saison, on vous fait les présentations. Derrière ces visages, découvrez l’histoire de celles et ceux que vous avez sûrement déjà croisé·es.
Ici, les gens vont, viennent et souvent reviennent. Au détour des Manufactures, du restaurant, de la place des quais ou du Champ de Mai, un échange, quelques questions et des bribes d’histoires de ce lieu aux mille vies.
Pour les Meroni, la Belle de Mai et la Friche c’est une histoire de famille. Basil, 9 ans, et Michel et Véronique ses grands-parents nous racontent le lien si particulier qui les rattache à la Friche, depuis maintenant 3 générations.
Basil : « La première fois que je suis venu à la Friche, c’était il y a très longtemps. Ma maman travaille ici, du coup, elle m’a amené à la crèche. Je devais avoir 2 ou 3 mois. »
Michel : « Nous, la première fois, c’était pour accompagner le père de Basil qui faisait de la batterie, il faisait partie d’un groupe. À l’époque la Friche était une friche industrielle, presque un squat. Et puis, on a tout un parcours puisque Basil est allé à la crèche ici. On est donc venu régulièrement le chercher, se promener et c’est là qu’il a fait pour la première fois de la trottinette et de la motocyclette. »
Véronique : « J’ai un souvenir précis de quand on allait aux Grandes Tables, on jouait, on inventait des histoires. Basil était à fond. C’étaient toujours des moments très agréables. Il marchait à peine qu’il se baladait déjà partout. »
Michel : « La Friche c’est un peu comme une histoire de famille. »
Basil : « Je ne viens pas régulièrement, mais j’ai déjà fait beaucoup d’activités. On vient souvent avec des ami·es pour voir des spectacles. Il n’y a pas longtemps, on est venu voir Les 3 mousquetaires et j’ai adoré.
Ce que j’aime à la Friche aussi c’est les jeux, le toboggan et toute la végétation, ça fait du bien. Et puis c’est grand, il y a beaucoup d’enfants qui viennent. »
« Cette façon de revisiter ce qui aurait pu être démoli, refaire de la vie avec des friches industrielles.«
Michel : « La Friche ça rime avec la vie. À la fois la rencontre, la créativité et la mixité. Et c’est ça sa richesse, c’est cette mixité culturelle et sociale. »
Véronique : « Il y a beaucoup d’initiatives pour les enfants. Je me rappelle d’un gros événement en 2016 avec des manèges complètement déjantés et pleins de spectacles très rigolos. Rien à voir avec les manèges traditionnels qu’on trouve en ville. Ça illustre un peu ce qu’on fait à la Friche. »
Michel : « C’est vrai que c’est une réussite cette Friche. Cette façon de revisiter ce qui aurait pu être tout simplement démoli, refaire de la vie avec des friches industrielles. Et ça, c’est vraiment extraordinaire. Par exemple, la crèche a été faite dans l’ancien réservoir d’eau qui servait pour la manufacture de tabacs.
C’est un coin que je connaissais déjà car j’ai bossé pas loin, à la Belle de Mai. J’ai travaillé 19 ans comme conseiller d’orientation et psychologue dans un centre d’information et d’orientation sur le Boulevard National. Pour moi, la Belle de Mai c’est un quartier emblématique de Marseille.
Aujourd’hui la Friche, c’est un poumon. On y voit de plus en plus de verdure, des endroits en friche avec des fleurs sauvages. Car le point faible de Marseille, c’est son désert de béton. Malheureusement, surtout dans les quartiers populaires, on ne retrouve pas de parc ou d’espaces verts.
L’avenir de Marseille c’est des lieux de vie comme ici qui tendent vers la végétalisation. »
« La première fois que je suis venu à la Friche, j’avais 11 ou 12 ans. Maintenant, j’en ai 19 et j’ai pratiquement grandi ici. C’est comme ma deuxième maison »
« La première fois que je suis venue à la Friche, c’était il y a une bonne vingtaine d’année pour une soirée cirque, je me souviens des guirlandes de guinguettes. » Marion vit depuis 7 ans dans le quartier de la Belle de Mai avec sa famille, elle vient quasi quotidiennement, notamment pour entretenir sa parcelle du Jardin des Rails. Elle nous raconte.
« La première fois que je suis venu au Gyptis c’était en 2021. Je suis cinéphile depuis mon enfance, avec l’histoire de mon grand-père paternel qui m’emmenait au cinéma dès le plus jeune âge. J’ai ces souvenirs qui ont perduré, et aujourd’hui, à 49 ans, ça se poursuit. »