La Friche est faite de gens qui la traversent. Cette saison, on vous fait les présentations. Derrière ces visages, découvrez l’histoire de celles et ceux que vous avez sûrement déjà croisé·es.
Ici, les gens vont, viennent et souvent reviennent. Au détour des Manufactures, du restaurant, de la place des quais ou du Champ de Mai, un échange, quelques questions et des bribes d’histoires de ce lieu aux mille vies.
Jeune rappeur marseillais, Anis vit la musique avec passion. Visage familier de nombreux·ses usager·eres et travailleur·euses, la Friche l’a vu évolué depuis minot. Ses premiers ateliers, son premier freestyle radio jusqu’à la scène du toit-terrasse, l’artiste en devenir nous raconte comment ce lieu a nourri ses rêves.
La première fois que je suis venu à la Friche, j’étais avec ma tante, son fils et mon demi-frère, je devais avoir une dizaine d’années. On était allés au wagon-jeu qui est à côté du restaurant les Grandes Tables. À l’époque, je pensais que la Friche se limitait à cet endroit-là. Je n’avais aucune idée qu’il y avait tout cet espace en bas avec le playground, la Tour ou le skatepark.
Quand on est repartis, on est passés par la Cour Jobin et je me suis dis « Mais y’a tout ça ? c’est de la bombe ! » C’est ça c’est mon premier souvenir, je suis arrivé par hasard et j’ai trouvé tout ça.
Puis, avec le temps, j’ai grandi, et ma curiosité m’a poussé à explorer. J’ai découvert le terrain de foot en bas et j’ai commencé à y passer beaucoup de temps.
La Friche, pour moi, c’était l’endroit où je faisais pas mal de bêtises aussi, comme jouer au célèbre « police et voleurs » avec les vigiles. Heureusement, j’ai grandi et je me suis calmé. Aujourd’hui, je connais pleins de recoins et même les endroits où les gens travaillent. Mais oui, la Friche, c’est un peu ma deuxième maison.
Depuis, j’ai fait un vrai parcours dans la Friche, je suis passé par plusieurs résidents : la Maison du Vallon, Radio Grenouille, la Plateforme, l’AMI… J’ai un bon palmarès sur ça mais on va la faire courte.
Avant, il y avait un local à la Plateforme qui accueillait un centre de loisirs. Je faisais plein d’activités, mais le tout premier atelier qui m’a marqué, c’était lié à la musique. C’était une émission avec Radio Grenouille, qui s’appelait Claquettes Chaussettes, à laquelle j’ai participé pendant deux ou trois ans. L’émission durait 45 minutes et chacun de nous présentait un rappeur : d’où il venait, son style, etc. Ensuite, on diffusait un de ses morceaux, puis on échangeait ensemble : qu’est-ce qu’on avait pensé de la chanson, si quelqu’un avait des questions… Ça m’a beaucoup plu, car ça m’a permis de découvrir l’envers du décor dans la musique.
Plus tard, Farid, un médiateur de la Friche, m’avait conseillé de rejoindre un atelier avec un rappeur nommé Gary avec l’AMI une structure résidente qui accompagne les jeunes artistes. J’ai appris énormément avec eux : on a fait des ateliers d’écriture où on a écrit des sons, on a tourné des clips et on s’est entraîné à monter sur scène. J’ai même fait trois concerts grâce à eux, dont deux sur le toit-terrasse de la Friche pendant la saison de On Air devant près de 1 500 personnes.
La Friche en trois mots… Pour moi je dirais d’abord « maison ». J’avais 11 ou 12 ans la première fois que je suis venu. Maintenant, j’en ai 19 et j’ai pratiquement grandi ici.
Du coup, ce serait aussi « découverte ». Aujourd’hui, la musique, c’est presque mon métier. J’ai la chance, ça commence à marcher. Des médias rap me suivent, et j’ai gagné le concours Mude de Rap sur Instagram, qui a plus d’un million d’abonné·es. Ça m’ouvre des opportunités : je suis invité à des événements comme Planet Rap sur Skyrock et j’ai même assisté à un match Streamer vs Rapper à Paris. Tout ça, c’est fou pour moi, car j’ai commencé avec une simple émission. Aujourd’hui, je dirais que je suis à 30% de mes objectifs et ce n’est que le début.
Aujourd’hui la musique c’est presque mon métier.
Pour finir je dirais aussi « avenir ». J’ai sorti mon troisième EP, 13.1 cet été. C’est l’un de mes meilleurs projets. J’ai aussi un featuring avec une artiste très connue de Marseille, mais je ne peux pas encore en parler. J’organise tout ça et je prépare des surprises qui arriveront très bientôt.
La musique, c’est toute ma vie. J’y mets tout mon cœur et j’espère pouvoir en vivre un jour. Je travaille dur pour ça, alors pourquoi pas ?
« La première fois que je suis venue à la Friche, c’était il y a une bonne vingtaine d’année pour une soirée cirque, je me souviens des guirlandes de guinguettes. » Marion vit depuis 7 ans dans le quartier de la Belle de Mai avec sa famille, elle vient quasi quotidiennement, notamment pour entretenir sa parcelle du Jardin des Rails. Elle nous raconte.
« La première fois que je suis venu au Gyptis c’était en 2021. Je suis cinéphile depuis mon enfance, avec l’histoire de mon grand-père paternel qui m’emmenait au cinéma dès le plus jeune âge. J’ai ces souvenirs qui ont perduré, et aujourd’hui, à 49 ans, ça se poursuit. »
« La première fois que je suis venu à la Friche, j’étais avec mes enfants, fin 2012, puis après il y a eu la capitale européenne de la culture, il y avait des stands au Centre Bourse, j’y suis allé avec mon CV et j’ai rencontré des gens qui recrutaient pour la cuisine, il y avait à ce moment-là beaucoup de mouvement à la Friche et iels cherchaient des gens, c’est comme ça que j’ai rencontré Marie-Jo pour un entretien aux Grandes Tables. »