Quand on s’attaque à l’adaptation de L’orange mécanique, le défi est de se défaire de la marque que Kubrick a pu graver dans l’imaginaire collectif par son esthétique de la violence.
Nous sommes aujourd’hui éclaboussés par la violence et le repli, non seulement sur soi-même mais sur des valeurs religieuses et politiques radicalisées. La violence exerce une grande attirance sur les adolescents en quête de leur identité et d’une place dans un monde qui semble les rejeter. Malgré l’impression que l’on peut avoir d’être en face d’un phénomène global, il s’agit toujours de l’histoire d’individus, de parcours personnels.
À travers l’histoire d’Alex (14 ans), personnage principal du roman de Burgess, se pose la question de la violence «gratuite», de ce qui fait la différence entre le fantasme et le passage à l’acte, le virtuel et le réel.
L’utilisation de diverses techniques de théâtre de marionnette permet ici d’aborder la violence de façon détournée et de ne pas basculer dans l’accumulation des images violentes déjà très consommées par ce public adolescent auquel le spectacle est tout particulièrement destiné.