Hospitalités est né d’un trait d’humour noir, telle une blague de comptoir. En 2014, le performeur iconoclaste Massimo Furlan est en résidence à La Bastide-Clairence, une commune du Pays basque qui connaît une hausse constante du prix du mètre-carré depuis l’obtention du prestigieux label « Plus Beaux Villages de France ».
Histoire de faire chuter les taux immobiliers qui empêcheraient les villageois d’accéder à la propriété, l’artiste, un brin provocant, propose au maire l’ouverture d’un centre d’hébergement pour les migrants. Orchestré par quelques complices, ce qui ne devait être qu’un canular pour susciter la réaction des habitants devient réalité, et une famille syrienne est bel et bien accueillie.
Sur scène, neuf habitants, tous acteurs de cet épisode de politique-fiction, mettent en partage leur destin villageois. Hospitalités prend ainsi la forme d’une polyphonie basque, convoquant récits personnels et anecdotes, tant sur les secrets de fabrication de la porcelaine que sur les fondements de l’accueil et du refuge et dresse avec pudeur, le portrait d’une société avec ses acteurs, ses peurs et ses désirs.