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Aujourd'hui mardi 16 juil.

DRIFT – Dérapage contrôlé – exposition des diplômé·es 2023 des Beaux-Arts de Marseille

Campus Panic

Exposition des diplômé·es 2024 du DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) en art et design de l’école des Beaux-Arts de Marseille — INSEAMM

Commissaire d’exposition : Salma Mochtari

Du 31 août au 13 octobre 2024
Les après-midi du mercredi au dimanche

Lundi : fermé
Mardi : fermé
Mercredi : 14h à 19h
Jeudi : 14h à 19h
Vendredi : 14h à 19h
Samedi : 13h à 19h
Dimanche : 13h à 19h

Vernissage le 30 août 2024 à 17h

De 0 € à 8 €

Tarif plein : 8€
Tarif réduit : 5€ • -26 ans, +65 ans, professeur d’écoles, groupe de plus de 10 personnes • sur présentation d'un justificatif

GRATUIT : -18 ans, étudiant·es, bénéficiaires du RSA, du minimum vieillesse, familles nombreuses, personnes en situation de handicap, demandeur·euses d’emploi, groupes scolaires & centres sociaux (accompagnés), ministère de la culture, maison des artistes, journalistes, membres ICOM/ICOMOS/AICA, salarié·es des centre d’art, membre de arts en résidence, membre du PAC, réseau plein sud • sur présentation d'un justificatif

La Tour

5e étage

Le billet d’entrée, même si vous bénéficiez de la gratuité, est indispensable, il donne accès à l’ensemble des expositions de la Tour et du Panorama

Pour la troisième année consécutive, l’école des Beaux-Arts de Marseille a le plaisir de présenter l’exposition de ses diplômé·es. L’exposition sera par la suite ouverte au public pendant plusieurs semaines et ponctuée de temps de médiation pour la rendre accessible au plus grand nombre. Pensée comme une œuvre collective, cet événement vient clore le cursus des futur·es diplômé·es et leur offre un tremplin à leur sortie de l’école. 

Après le succès des expositions Habitacles dont le commissariat a été assuré par Jeanne Mercier, puis DRIFT – Dérapage contrôlé par Karin Schlageter, c’est au tour de Salma Mochtari, chercheuse et curatrice, d’accompagner les jeunes artistes et designers.   

Membre du collectif curatorial et éditorial Qalqalah قلقلة depuis 2020, la pratique de Salma Mochtari prend souvent appui sur les circulations conceptuelles entre les champs de l’art et la philosophie contemporaine. 

Dans quelques semaines, elle dévoilera les œuvres et les productions qu’elle a spécifiquement sélectionnées pour ce grand rendez-vous annuel. Assemblées autour d’une narration commune, les pièces présentées conserveront toutefois leur singularité et l’esprit de leur auteur·ice. Dans une époque tourmentée comme celle que nous traversons, cette jeune génération créative portera en étendard ses espoirs communs et ses revendications intimes pour participer à la construction d’un monde nouveau. 

« À la levée du jour et à la tombée de la nuit, dans son microclimat et sa biorégion qui le distinguent du centre-ville, le campus des Beaux-Arts de Marseille à Luminy, aux portes du Parc national des Calanques, offre des paysages éblouissants. Il dégage aussi une douce inquiétude, latente. Sans jamais qu’on sache ce qui se cache exactement derrière elle, comme au début d’un thriller qui pourrait tout autant devenir un coming-of-age qu’un Hitchcock. Peut-être est-ce l’ombre orangée des sangliers ou des renards qui sillonnent ce territoire peuplé d’étudiant·exs et de professeur·exs le jour, de créatures réelles et fantastiques la nuit. Ses qualités architecturales permettent des déambulations multiples, parfois sinueuses, entre sas bâtiments et patios – chaque trajet devenant une aventure en soi. C’est à partir de ce lieu que Campus Panic propose d’approcher les pratiques des artistes et des designers diplômé·exs des Beaux-Arts de Marseille.

L’expression campus panic renvoie spécifiquement à la centralité[1] de la notion de campus dans la lecture de certains événements géopolitiques, des manifestations anti-guerre au Vietnam sur les campus américains aux mobilisations qui se sont opposées — et continuent à le faire — à la guerre contre les Palestinien·nes à Gaza et en Cisjordanie[2]. Le campus devient ainsi un fantasme et un mythe, sans délimitation géographique spécifique. En empruntant à cette expression la centralité d’un campus qui n’est pas un lieu, mais un paradigme, à la fois fantasmé et producteur de codes, de pratiques et de relations, l’exposition rassemble ainsi 51 artistes et designers aux travaux à la fois singuliers et faisant tous échos aux tumultes qui rythment le présent. Si à Luminy, l’inquiétude est souvent douce, c’est face aux troubles du monde qui les entoure que les artistes produisent et que certain·exs s’engagent. Avant qu’il ne soit un huis clos ou un lieu de retrait, le campus est donc une condensation du monde et nous permet de partir d’un territoire précis — avec des œuvres qui mobilisent le paysage et sa représentation — pour traverser l’inquiétude, latente, d’un contemporain ébranlé par les crises et les angoisses, vers des travaux qui se proposent de mobiliser l’archive pour répondre aux vertiges, de détourner les symboles et les mythes, d’investir des rituels et des imaginaires mystiques pour s’installer enfin dans une sorte de tendresse, affrontant les traumatismes et les assignations dans des gestes plus frontalement tournés vers la société. Pour que la panique change de côté. »

Salma Mochtari, curatrice de l’exposition.


[1] Voir à ce sujet l’éclairante analyse de Samuel Caitlin, chercheur en études juives à l’Université de Buffalo, qui montre que cette notion de campus, jamais délimitée ni dans ses contours géographiques, ni académiques, vient homogénéiser une multitude d’acteurices dans une masse renvoyée à son progressisme woke et élitiste (in “The Campus Does Not Exist« , Parapraxis 4, été 2024.)

[2] Dans le même article, Samuel Caitlin montre également que l’intérêt disproportionné des médias pour ce qui se passe dans les campus vient mettre au second plan ce pour quoi les étudiant·exs et activistes se mobilisent.

L’exposition des diplômé·e·s du DNSEP en art et design de l’école des Beaux-Arts de Marseille — INSEAMM est organisée en partenariat avec Fræme et la Friche la Belle de Mai.

Salma Mochtari est chercheuse et curatrice basée entre Marseille et Arles. 
À partir des cas spécifiques des absences archivistiques et des études noires, elle travaille les généalogies présentes et à venir entre les études critiques contemporaines, décoloniales et queer. Elle a été responsable de la programmation discursive à KADIST Paris entre 2020 et 2022, où elle a développé une programmation éditoriale et curatoriale ancrée dans les enjeux sociaux et politiques contemporains. En 2022, elle est affiliée à la coopérative de recherche des Beaux-Arts de Clermont où elle travaille “Ce que les Black Studies nous font faire”. Depuis 2023, elle est chargée de recherche à LUMA Arles où elle développe une programmation discursive et éditoriale à l’intersection de l’art et des sciences humaines et sociales. 

En 2023, elle est rapporteuse pour les Prix AWARE et mène avec Qalqalah قلقلة Losing Ground, une résidence de recherche sur les disparitions institutionnelles (au Kunstencentrum Buda, Belgique, avec l’artiste Mounira al Solh et les curatrices Line Ajan et Virginie Bobin), et Enough History, une programmation discursive sur les politiques du dire-vrai (avec la curatrice Virginie Bobin, au Tanzquartier à Vienne, Autriche). 

Elle a présenté ses recherches dans plusieurs écoles d’art, universités et centres d’art tels que la Villa Arson (2022), ESAAA Annecy (2022), Tanzquartier à Vienne (2022), Tashweesh Festival (2022), MEP Paris (2023), Ecole des Beaux-Arts de Marseille (2023), Mudam Luxembourg (2023), Mucem – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (2023), CAPC Bordeaux (2023) et a écrit sur les œuvres d’artistes établi·es et émergent·es tels que Louisa Babari, Cindy Bannani, Salim Bayri, Diyae Bourhim, Rahima Gambo, Rose Lowder, Randa Maroufi, Ghita Skali, Renee Stout et Ruth G. Waddy. 

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