Et pourtant je m’élève

Une soirée à la librairie pour découvrir le volet littérature du festival « Et pourtant je m’élève » avec une rencontre en deux temps ayant pour sujet : « De Paulette Nardal aux nouvelles éditrices : de l’invisibilité des femmes noires dans la littérature française à la réhabilitation ».

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des ALCANs (Assises des Luttes Contre l’Afrophobie / Négrophobie) à l’occasion de la Décennie Internationale des Personnes d’Ascendance Africaine et sera suivie d’une discussion ouverte avec la salle.

1. L ’invisibilité des sœurs Nardal

Avec Jean Louis ACHILLE et la maison d’édition Ròt-Bò-Krik

• Jean Louis ACHILLE, deuxième fils de Louis Thomas ACHILLE, est un intellectuel et humaniste français acteur de l’émergence de la Négritude et cousin des sœurs Nardal. Lui et sa fratrie travaillent aujourd’hui à honorer la mémoire de leur père et de leurs tantes germaines martiniquaises, les sœurs Nardal. Les Achilles détiennent des archives uniques au monde sur ces actrices majeures mais méconnues de l’émancipation des Noir·es au XX^e siècle.
  www.louisthomasachille.com

• Ròt-Bò-Krik est une petite maison d’édition engagée, indépendante, polyphonique, joyeuse et baroque née à Sète à l’été 2021. Ròt-Bò-Krik est aussi l’ancien nom du quartier de la Crique à Cayenne, en Guyane, le quartier hors la ville coloniale. À la fin des années 1970, ce fut aussi le nom que se donna une revue anticolonialiste, créée par Shaka Karebu (ex-Michel Kapel), qui se voulait un écho et une actualisation de la lutte tricontinentale.
  À l’occasion de la parution d’Écrire le monde noir de Paulette Nardal, les éditions Ròt-Bò-Krik ont fait le choix de rendre accessibles sur leur site un certain nombre de textes écrits par les sœurs Nardal et qui ne sont pas publiés dans l’anthologie. Ces textes seront mis en ligne progressivement.
  www.rot-bo-krik.com

2. Les maisons d’édition racisées sont-elles les réponses ?

Avec 4 intervenantes invitées, parmi lesquelles Paula ANACAONA et Nichelle TELES

• Paula Anacaona, des éditions Anacaona :
  Les éditions Anacaona ont été créées par Paula Anacaona, traductrice, autrice, passionnée de littérature en général et brésilienne en particulier. À leur création, fin 2009, les éditions Anacaona étaient axées sur la littérature marginale — une littérature faite par les minorités, raciales ou socio-économiques.
  Le talent littéraire est ici mis au service d’une cause politique ou sociale. Puis la maison élargit son horizon, avec toujours cette envie de métisser la littérature. La collection Epoca, la diversité des voix contemporaines brésiliennes se tourne depuis 2015 vers la production littéraire d’avant-garde, dans toute sa diversité, avec des livres atypiques : micro-nouvelles, néo-naturalisme, romans poétiques. C’est dans cette collection que sont publiés les essais féministes à partir de 2019 : une véritable continuité de son engagement, cette fois au niveau de la réflexion théorique.
  www.anacaona.fr

• Nichelle Teles, des éditions BR Marginália :
  Nichelle Teles vit à Marseille et s’emploie à faire connaître la littérature marginale et périphérique afro-brésilienne en France. Passionnée par différentes formes d’art, elle réalise des projets qui allient cuisine, aquarelle, broderie et ateliers d’écrit et de reliure.
  www.instagram.com/br_marginalia

• Cases Rebelles : sous réserve de confirmation
  www.cases-rebelles.org

• Jahlyssa Sekmet : sous réserve de confirmation

Et pourtant, je m’élève

La programmation du festival « Et pourtant je m’élève » s’attache à valoriser la culture et les artistes
afrodescendant.es par le prisme de diverses pratiques et techniques artistiques (théâtre, danse, cinéma, littérature…). Les artistes afrodescendant·es y occupent le devant de la scène, alors qu’iels sont souvent mis·es à l’écart des processus de concertation et de financement des projets et programmations mettant pourtant à l’honneur les communautés Noires et plus largement afrodescendantes.
L’objectif du festival est également de mettre en valeur la pluralité des disciplines artistiques et d’offrir une représentation complète du talent des artistes — majoritairement de genre féminin — issu·es des communautés afrodescendantes, quelles qu’elles soient. Ainsi, une riche programmation d’événements est proposée tout au long du mois.

La Décennie Internationale des Personnes d’Ascendance Africaine (2014-2024)

Du 18 novembre au 18 décembre 2024 se déroule un temps de célébration des cultures afrodescendantes, que le collectif des Rosas, premier collectif afroféministe et pan africaniste de Marseille, travaillent à mettre tout particulièrement à l’honneur depuis 10 ans. Les Rosas organisent les ALCANs (Assises des Luttes Contre l’Afrophobie / Négrophobie) depuis 2015, qui défendent et proposent des mesures concrètes pour mettre un terme à la discrimination et favoriser la pleine inclusion des personnes afrodescendantes. Elles concourent à sensibiliser, déconstruire et former, à démystifier préjugés et stéréotypes, mais également à rendre accessibles et visibles des ressources nécessaires au dépassement et à l’estime de soi. L’Éducation, la Culture, l’Entrepreneuriat, ont été les axes privilégiés de près d’une décennie de programmation. En effet, 2024 marquera la 10e édition de cet événement annuel.