Mercy / Home

Les thèmes de l’identité bafouée, de l’origine insaisissable et du déracinement occupent une place centrale dans l’oeuvre de Toni Morrison, qui puise son inspiration dans l’Amérique des laissés pour-compte. Elle est à ce jour le seul auteur afroaméricain à avoir reçu le prix Nobel de littérature (1993). Son oeuvre puise son inspiration dans le jazz, l’oralité et la culture populaire.

Mercy a pour personnages des esclaves noirs, blancs ou amérindiens : les premières populations américaines au XVIIe siècle. Jacob Vaark, blanc, a hérité d’une terre et mène une vie de fermier et de commerçant dans cette Amérique où tout semble possible. Il achète une esclave indigène, Lina, obtient également deux fillettes noires : Sorrow et Florens et loue les services de deux esclaves blancs. Il épouse Rebekka, jeune européenne. Pour achever son oeuvre de bâtisseur d’un monde qui prospère, Jacob entreprend la construction d’une nouvelle demeure aux dimensions de ses rêves pour laquelle il s’adjoint le concours d’un ferronnier noir, libre…

Home raconte le périple de Frank Money, un vétéran de la guerre de Corée, à la recherche de sa soeur Cee, victime d’un médecin eugéniste. Les souvenirs de la guerre le hantent. À travers le parcours intime de Franck nous traversons l’Amérique de la Ségrégation.

Cet atelier mené avec les élèves de l’ERAC est une recherche autour du monologue intérieur, technique inventée par le grand metteur en scène Krystian Lupa. À l’heure où le monde culturel cherche à ressembler à la société française, où l’on cherche à modifier le récit national pour qu’il puisse porter les récits de toute la population, travailler à partir de l’œuvre de Toni Morrison, pour de jeunes acteurs français de diverses origines, n’est pas sans poser de multiples questionnements.