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Aujourd'hui samedi 27 juil.

Les Belles Endormies

8 juillet 2020

Le vendredi 13 mars dernier, nous étions prêt·e·s à vous accueillir pour vous faire découvrir nos nouvelles expositions du printemps. La fermeture de tous les lieux publics afin de réduire et combattre la propagation du coronavirus ne nous n’a pas laissé cette chance. Aujourd’hui, nous vous proposons de visiter les trois expositions de la Tour-Panorama à travers quelques images capturées juste avant le confinement.

Le grand dépotoir

Bon débarras / Fin d’un artiste. Après toute une carrière passée à contre-courant du marché de l’art, Julien Blaine, poète, performeur, plasticien, initiateur de formes, de revues, de festivals, de centres d’art, pilier de la scène poétique de ces cinquante dernières années, a décidé de liquider sa vie d’artiste. De son vrai nom Christian Poitevin, l’ « anartiste » marseillais expose tous ses travaux revenus des musées et des galeries : sculptures, peintures, collages, dessins, affiches, photos… À l’encontre du format traditionnel des expositions rétrospectives, le public est invité à choisir 1 œuvre qu’il désire emporter gratuitement.

Évidemment ce serait plus pertinent, plus exemplaire, si j’étais Christofer Wool, Peter Doig, Damien Hirst, Richard Prince, Anselm Kiefer, Adrian Ghenie, Marc Grotjhan, Rudolf Stingel, Zeng Fanzhi, Yoshitomo Nara, Jeff Koons, Ai Weiwei… Si j’étais un artiste issu de l’impérialisme américain made in United State of America ou asiatique made in République Populaire de Chine ! Je ne suis que Blaine, Julien Blaine, et je ne suis pas dans le marché de l’art, à part quelques rares collections italiennes, suisses, floridiennes et françaises que je puis compter sur les doigts de mes 2 pieds.

Julien Blaine

Le but de cette exposition « Le Grand Dépotoir » est donc le suivant : montrer tout ce qui reste dans ses ateliers. Absolument tout ! Les choses seront déposées dans les pièces et sur les cimaises de l’expo de-ci, de-là à l’emporte-pièce (le mot composé est doublement juste). L’exposition durera deux mois, durant lesquels le public pourra venir choisir l’œuvre qu’il désire emporter gratuitement. Et à la fin, ce qui reste de l’expo composera un beau feu de joie à moins que tel musée les récupère dans ses réserves…!

Signal _ Espace(s) réciproque(s)

Signal _ Espace(s) réciproque(s) est une exposition dédiée à la scène contemporaine bruxelloise qui réunit 16 artistes belges et internationaux basé·e·s à Bruxelles.

Son titre tient de la nature de la collaboration entre les commissaires – Aurélie Faure et Lola Meotti – et la directrice du Centre Wallonie-Bruxelles – Stéphanie Pécourt, puisque la notion de communication est apparue très vite comme un des enjeux de leur collaboration, dessinant le fil rouge de la recherche curatoriale. Le titre tient aussi de ce que toute œuvre d’art est un signal, une “adresse à”, qu’un signal est là pour avertir, pour faire réagir, et sa trajectoire est pensée comme un voyage complexe, sinusoïdal, rythmé de détours, de distorsions, de rebonds voire de spirales. Avec cette idée, “l’espace réciproque” est l’endroit de la rencontre entre Marseille et Bruxelles. L’exposition devient alors une sorte de laboratoire où les matières se rencontrent et se transforment.

Street Trash

L’exposition réunit des œuvres et des artistes qui partagent l’univers esthétique de la culture gore, grotesque et post apocalyptique, à l’image du film éponyme : Street Trash, de Jim Muro (1987). La poubelle de rue, la récupération, les rebuts, les lieux abandonnés et délaissés sont depuis plusieurs générations d’artistes une source inépuisable d’idées pour la création plastique. Les dadas, les nouveaux réalistes et depuis les années 1980 des artistes américains comme Mike Kelley, Paul Mc Carthy, Paul Thek, Jimmy Durham ou John Bock ont fait émerger cette violence issue des cultures urbaines, underground et péri-urbaine avec humour et brutalité.

L’exposition tente ici de cerner le genre horrifique dans la sculpture et l’art contemporain. Elle a pour but de rassembler, dans une scénographie sombre et inquiétante, une quarantaine d’œuvres d’artistes contemporains qui, par leurs formes, leurs matériaux, leurs esthétiques, partagent cette fascination jouissive pour ce qui fait peur, répugne ou traumatise mais qui, pourtant, sublime les matières pauvres et délaissées.