Micro-forêt, « voleurs de pluie » : la Friche s’adapte au dérèglement climatique
19 novembre 2024
« Face aux inondations et aux sécheresses à répétition, la Friche Belle de Mai de Marseille s’apprête à accueillir une micro-forêt et des dispositifs de récupération d’eau de pluie à grande échelle. Fidèle à son ADN artistique, l’institution trentenaire prend soin d’adosser ces expérimentations à des actions socio-culturelles. Une voie pour faire entrer l’art et les citoyen·nes dans la fabrique de la ville.
Cet automne, Marseille s’est réveillée plusieurs fois les pieds dans l’eau. Comme dans bon nombre de villes en France, les épisodes de fortes pluies ont transformé des rues en torrents, inondé des immeubles et paralysé certains quartiers de la ville comme le Vieux-Port.
Installée dans une ancienne manufacture des tabacs du centre-ville, la Friche la Belle de Mai n’est pas épargnée par ces inondations fréquentes. Avec ses 45 000 m2 quasi-exclusivement recouverts de bitume, le lieu culturel est exposé aux défaillances du système « tout tuyaux » qui guide la gestion des eaux urbaines depuis la fin du XIXe siècle.
Pour y faire face, cette petite « ville dans la ville » joue la carte de la végétalisation. En installant des jardins, des potagers et bientôt une micro-forêt, la Friche veut réduire la pression sur les systèmes d’évacuation et améliorer le cadre de vie des habitant·es. Une démarche qui exige, au passage, de fédérer largement autour d’une autre gestion de l’eau en ville.
C’est tout le sens de la rencontre organisée par le LaboFriche entre deux déluges, au mois d’octobre, estampillée d’un mot d’ordre accrocheur : « De la ville entonnoir à la ville éponge ». Un moment d’échange entre associations, citoyen·nes, artistes et pouvoirs publics (Agence de l’eau, Ville, Métropole et Région) pour mettre en lumière les solutions et coopérations qui se tissent sur le territoire marseillais. »
À cette occasion, notre partenaire Pioche Magazine a discuté avec Audrey Devedeux de la Jeune Chambre Économique de Marseille pour le projet de micro-forêt Forêver ainsi qu’avec Stéphane Manildo, architecte et paysagiste pour le projet des 40 voleurs de pluie.
Véritable laboratoire permanent, la Friche s’inscrit dans des démarches expérimentales qui viennent bousculer les habitudes et casser les codes de la production artistique. On y questionne les méthodes de production, leurs impacts environnementaux, les liens avec les différents publics, son ancrage territorial… Zoom sur le projet Future Divercities.
Fin novembre 2023, à l’occasion de l’événement #PLUS20, la Friche rassemblait une centaine d’habitant·es et d’acteur·ices locaux autour d’un exercice ludique : imaginer le futur de leur quartier à l’horizon 2043. Retour sur cet évènement et ses enjeux avec Pioche Magazine.
Vingt ans après les Rencontres des Nouveaux Territoire de l’Art à la Friche la Belle de Mai, 30 auteur·ices, philosophes, sociologues, architectes et paysagistes explicitent et précisent le vocabulaire développé par et autour de ces espaces singuliers.