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Aujourd'hui samedi 27 juil.

Ne travaillez jamais – Guy Debord
Événement passé

Il faut faire la fête au travail !

Une proposition de Instants Vidéo

Vendredi 19 janvier à 19h et 21h

2€50

Cinéma Le Gyptis

Guy Debord aimait inscrire sur le murs le slogan « Ne travaillez jamais », marquant ainsi son rejet du salariat. Ce qu’il prônait n’est rien d’autre que « l’abolition du travail en tant qu’aliénation et activité séparée de la vie. » Le travail artistique ne doit pas échapper à cette critique. Lectures, projections et conversations guident ici nos pas sur ces réflexions essentielles au moment où les questionnements sur l’injonction au travail et à la productivité se font de plus en plus forts, à travers une programmation protéiforme dont les interactions labeur, œuvre et art en sont le fil conducteur.

Au programme

  • 19H

Introduction poétique (Lecture / 5′)
Le poète est un ouvrier (1918) /  Vladimir Maïakovski (URSS)

Disparition des gestes
Machinations indigestes (Petit exposé)
En Angleterre est née au début du XIXe siècle un mouvement de refus de la mécanisation du travail connu sous le nom de « luddisme ». Souvent caricaturés comme de sauvages passéistes, ces travailleurs visionnaires méritent notre attention à l’ère du « tout numérique ».

Rêvent-elles de robots astronautes ? (Projection)
25’06 – 2017 / Sarah Del Pino (France)
Sous l’esthétique d’une science fiction la caméra abandonne peu à peu le monde des humains pour pénétrer dans un monde parallèle. Nous découvrons un microcosme fabriqué par l’Homme et pourtant déserté par ce dernier. Dans une ferme de vaches laitières autogérée par des logiciels informatiques, tous les désirs de ces travailleuses sont comblés si bien, que la seule voix persistante est celle des robots. La frontière entre le naturel et l’artificiel se trouble : nées dans ce monde, ces vaches domestiques évoluent dans leur milieu « naturel ». Telles des créatures dans l’ombre, elles produisent sans cesse notre futur consommation de lait. Enfermées dans un hangar, un champ seulement les sépare de notre société.

Le geste du travail
Le travail du geste (projection et lecture)
Le Parti pris de la vie est un parti pris politique (28′ – 2004) / Marc Mercier (France)
Vidéo réalisée dans l’Usine récupérée et autogérée IMPA (Buenos Aires / Argentine) où cohabitaient au moment du tournage 180 ouvrier(e)s et 50 artistes.
Lecture du poème de Serge Pey à propos du film Le Parti pris de la vie…, extrait de Lèpres à un jeune poète. Principes élémentaires de philosophie directe (Délit Edition, 2011)

  • 20H30

Pause Pot de l’amitié pour le public travailleur du regard et de l’écoute

  • 21H

Conversation avec Giney Ayme et Marc Mercier
Une démarche œuvrière hors du marché
Le marché de l’art ne supporte pas que soit comparé le travail artistique au travail d’un ouvrier, puisqu’il faudrait alors mesurer la valeur marchande d’une œuvre selon le temps socialement nécessaire pour la produire. Autant dire que ça foutrait en l’air le marché. L’ouvrier travaille, l’artiste œuvre. Giney Ayme fait les deux.
Artiste vivant à Marseille, Giney Ayme (musicien, plasticien, performeur, vidéaste, éditeur…) a vu son travail présenté sur la scène internationale (Maroc, Japon, Mexique, Palestine, Tunisie…). Nous tenterons avec lui (ses images et ses mots) de penser la place des gestes du travail (et ses outils) dans certaines de ses productions.

Le Mépris
Projection
Offres d’emplois (6′ – 2017) / Hélène Matte (Québec)
Offre d’emplois est l’un des poèmes créés en mars 2017, à la Maison de la littérature dans le cadre du spectacle Fuites-les pipelines se couchent à l’Est. À cette occasion une micro-coalition composée de quatre poètes, un Wendat, une québécoise de source et deux acadiens, se formait à Québec. À elle seule, celle-ci trace un couloir entre le Québec et le Nouveau-Brunswick, tout comme espère le faire la compagnie Transcanada avec son projet de pipeline. Énergie Est, c’est 4600 km d’oléoduc ; 1100 000 barils par jour ; 1160 cours d’eau traversés au Québec et au Nouveau-Brunswick ; un million de litres en 10 minutes en cas de déversement ; l’eau potable de 5 millions de Canadiens mise en danger. Sans compter le sabotage environnemental que le pétrole bitumineux est en lui-même. L’argument économique est ridicule devant l’ampleur du risque. Ils disent créer de l’emploi ! Quel travail offrent-ils donc ?

UMP Un Mouvement Populaire (6’30 – 2006) / Pascal Lièvre (France)
Pascal Lièvre reprend la vidéo « UMP union pour un mouvement populaire » qu’il a trouvé sur le site de l’UMP et remplace les français qui sourient par des français qui pleurent afin d’entendre autrement le discours de Nicolas Sarkozy. La France qui travaille doit être encouragée…

La vidéo émancipatrice : Lip 1 Monique (25′ – 1973) / Carole Roussopoulos (Suisse / France)
Projection
En 1973, les travailleurs de l’usine LIP de Besançon entament une grève. C’est l’histoire de ce mouvement et du rôle qui ont joué les femmes, les ouvrières de Lip, fer de lance de la lutte des Lip. Monique une des employées de Lip confirme le rôle déterminant des femmes dans le Comité d’Action et de lutte pour la survie des Lip. Elle précise qu’elles sont 800 femmes pour 400 hommes et 100 cadres (dont elle gomme avec amusement le sexe). Les femmes de Lip sont présentes dans toutes les commissions. Elles gèrent aussi la difficulté de concilier vie privée et vie sociale pendant la lutte. Monique parle de la presse et des informations fausses ou tronquées qui desservent la cause de la lutte de ceux que l’on appelle désormais « les Lip ». Monique, figure emblématique de la lutte des Lip, souligne les changements de relation entre les ouvriers que la grève a entraîné. Les personnes se rencontrent, se parlent, tournent sur les différents postes de travail. La grève ouvre des horizons. Monique rencontre ainsi des travailleurs immigrés et aborde leurs problèmes avec eux.