Dans cet article, découvrez le LaboFriche et ses rendez-vous pour croiser les regards, expérimenter et penser collectivement les enjeux qui traversent la Friche et son territoire.
LA FRICHE, LIEU D’EXPÉRIMENTATION DEPUIS 30 ANS
La Friche la Belle de Mai est depuis plus de trente ans un lieu réinvention des référentiels culturels, des pratiques de création et diffusion, du lien entre projet culturel et urbain. Des rencontres internationales « Nouveaux Territoires de l’Art » en 2002 au colloque « Tiers-Lieux culturels ? Vers de nouveaux modes de coopérations entre l’Afrique et la France ? » en 2022, la Friche s’affirme comme un lieu de pensée et d’action, en phase avec les problématiques contemporaines. Pour consolider cette démarche de recherche et d’expérimentation, la Friche lance en 2023 son LaboFriche.
LE LABOFRICHE, UN LABORATOIRE CITOYEN
Le LaboFriche est un espace où l’on échange, réfléchit et agit sur différents sujets qui animent la Friche la Belle Mai et son écosystème, de la redirection écologique aux droits culturels. Il prend la forme de conférence-débats, ateliers ou projets de recherche action, et cherche à faire se rencontrer universitaires, résident·es de la Friche, usager·ères ou voisin·es autour de défis communs.
LABOFRICHE #5 : DE LA VILLE ENTONNOIR À LA VILLE ÉPONGE
14 octobre 2024
Pour cette cinquième rencontre, la question de la gestion de l’eau en milieu urbain a été abordée à travers divers exemples et retours d’expériences.
« Des rues qui se transforment en rivières parfois infranchissables aux interdictions de baignades lors de fortes pluies en passant par notre besoin grandissant de végétalisation face aux vagues de chaleur qui s’intensifient, la question de l’eau et de sa gestion dans la ville sont des défis visibles qui nous concernent toustes. Des solutions existent qui font coopérer puissance publique et organisations collectives : un exemple en action à la Friche. »
Cette rencontre a été modérée par Yann Loric, directeur technique de la Friche la Belle de Mai, avec :
Audrey Devedeux, Jeune Chambre Économique de Marseille, pour le projet de micro-forêt Forêver
Rémi Duthoit, Directeur de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Marseille pour les projets de désimperméabilisation
Nadine Florence, cheffe de projet Service GEMAPI Métropole Aix Marseille, Direction Pilotage du Grand Cycle de l’Eau
Stéphane Manildo architecte et paysagiste, Jean-Luc Brisson, artiste, pour le projet Les 40 voleurs de pluie
Perrine Prigent, Adjointe au Maire de Marseille déléguée à la valorisation du patrimoine, à l’amélioration des espaces publics, à la place de l’eau dans la ville et à la ville résiliente
François Roberi, Chargé d’Intervention eau et pollutions, Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Marie Caroline Vallon, Cheffe de projet Direction de la Transition énergétique et des Territoires Conseil régional Sud
POUR ALLER PLUS LOIN
Article du magazine Pioche autour de deux projets menés à la Friche autour de la gestion de l’eau : la Micro-forêt et Les 40 voleurs de pluie. À LIRE ICI
LABOFRICHE #4 : TRAVAILLER SUR NOS ATTACHEMENTS
10 avril 2024
La quatrième rencontre du LaboFriche s’est portée à nouveau vers la question de la redirection écologique des institutions culturelles, et des modes d’actions envisageables. Comment dépasser la gestion de nos impacts carbone et identifier nos attachements et dépendances dans nos activités et pratiques afin de décider collectivement comment les réorienter, les réadapter, voire les fermer ?
Elle a réuni :
David Irle – Éco-conseiller au Bureau des acclimatations – Co-auteur de Décarboner la Culture
Diego Landivar – Enseignant – chercheur ESC Clermont – Co-auteur d’Héritage et Fermeture qui conceptualise la notion de redirection écologique
Delphine Marielle – Cheffe du service écologie urbaine et résilience à la Ville de Marseille
Émilie Robert – Directrice du Théâtre Massalia – Vice présidente d’ASSITEJ International
Iels ont répondu aux questions suivantes :
Comment cette notion de redirection fait-elle écho à ce qu’iels observent dans leurs métiers et pratiques ?
Comment embarquer le plus grand nombre et mettre la démocratie et la justice sociale au cœur des arbitrages et renoncements inévitables ?
Quelle politique publique pour embrasser le caractère systémique des transformations nécessaires à la redirection ?
POUR ALLER PLUS LOIN :
Émission de Radio Grenouille : Suivez la ligne avec David Irle, Diego Landivar, ainsi que Mathilde Gouteux et Stéphane Pinard salarié·es de la SCIC. À ÉCOUTER ICI
Article du magazine Pioche : avec David Irle et Sébastien Jamesse, responsable du service exploitation à la Friche. À LIRE ICI
LABOFRICHE #3 : L’IMPACT SOCIAL DES PROJETS CULTURELS
4 octobre 2023
Parfois perçues comme génératrices de précarité urbaine et de gentrification, les institutions culturelles peuvent également jouer un rôle dans la création de lien avec les territoires.
Les nouveaux espaces hybrides qui composent le territoire européen ont participé à créer de nouvelles formes de projets sur nos territoires.
Ces lieux d’expérimentation pour les pratiques participatives accompagnés par les arts, le design ou l’architecture, permettent d’imaginer de nouvelles manières d’aménager la ville et participent à nous questionner également sur ce qu’ils peuvent générer.
Comment évaluer l’impact social des projets culturels urbains ? Quels sont les outils dont nous disposons et quelles coopérations le secteur culturel et les politiques publiques peuvent mener pour construire de nouvelles méthodes ?
Lors de cette nouvelle rencontre LaboFriche, la Friche a accueilli ses partenaires venu·es de Londres pour échanger autour de la valeur sociale des projets urbains et culturels et quels jeux de pouvoirs peuvent s’y construire. Ces réflexions ont émergées de la collaboration à un projet européen Horizon2020 appelé T-Factor, qui traite des impacts sociaux potentiels de l’urbanisme temporaire dans le cadre d’une régénération urbaine à grande échelle.
LABOFRICHE #2 : LA REDIRECTION ÉCOLOGIQUE
11 juillet 2023
La deuxième rencontre s’est faite avec Diego Landivar et Emmanuel Bonnet, co-auteurs d’Héritage et Fermeture. Ils ont présenté la notion de redirection écologique. Selon eux, face aux enjeux écologiques, la transition, qui ne souhaite pas changer de société mais uniquement décarboner les moyens de production – n’est pas suffisante. Il faut repenser totalement nos modes de vie et d’organisation, et nous délester de toutes nos pratiques insoutenables.
La redirection se veut démocratique : elle propose d’identifier les dépendances et attachements de toutes les parties-prenantes à nos différentes activités et de choisir collectivement ce que nous souhaitons garder dans le monde demain. Dans le monde de la culture par exemple, il faut alors convoquer les artistes, les producteur·ices, les usager·ères etc., afin de déterminer à quoi nous pouvons renoncer, et dessiner ensemble des modèles et pratiques soutenables. Un festival doit-il réduire ses jauges ? Un musée doit-il cesser de conserver des archives à des coûts énergétiques élevés ?
LABOFRICHE #1 : LE SOIN DES CHOSES
29 juin 2023
La première rencontre a pris la forme d’une rencontre avec Jérôme Denis et David Pontille, auteurs du livre le Soin des choses, qui souligne la portée politique du rapport que nous entretenons avec les objets du quotidien. La rencontre a eu lieu en deux temps : elle a d’abord été l’occasion d’une discussion avec nos équipes de maintenance, puis d’une visite de l’exposition Ni drame ni suspense, les conditions de la durée, proposée par Triangle-Astérides, dont la curation a été inspirée par les travaux des auteurs.
Le premier temps a réuni les « mainteneur·euses” de la Friche, à la fois de l’équipe interne et de celles de nos fournisseurs Dalkia (énergie et installations multi-techniques) et Derichebourg (entretien et propreté) pour échanger sur les pratiques de maintenance au quotidien. Les échanges ont permis de visibiliser l’importance de ce travail, l’expertise qu’il requiert et la dimension écologique qu’il recouvre. En effet, la maintenance forme un premier rempart à la surconsommation, et devient indispensable dans un contexte de raréfaction des ressources.
Cette rencontre a mis en lumière le fait que la composition d’un monde plus habitable passe par le soin des choses auxquelles nous tenons, mais a aussi ouvert une question : doit-on tout maintenir ? L’urgence écologique nous appelle également à penser le démantèlement, la fermeture des choses devenues intenables, ce qui a fait l’objet de la deuxième rencontre.
Face aux inondations et aux sécheresses à répétition, la Friche Belle de Mai s’apprête à accueillir une micro-forêt et des dispositifs de récupération d’eau de pluie à grande échelle. Fidèle à son ADN artistique, l’institution trentenaire prend soin d’adosser ces expérimentations à des actions socio-culturelles. Une voie pour faire entrer l’art et les citoyen·nes dans la fabrique de la ville.
Véritable laboratoire permanent, la Friche s’inscrit dans des démarches expérimentales qui viennent bousculer les habitudes et casser les codes de la production artistique. On y questionne les méthodes de production, leurs impacts environnementaux, les liens avec les différents publics, son ancrage territorial… Zoom sur le projet Future Divercities.
Fin novembre 2023, à l’occasion de l’événement #PLUS20, la Friche rassemblait une centaine d’habitant·es et d’acteur·ices locaux autour d’un exercice ludique : imaginer le futur de leur quartier à l’horizon 2043. Retour sur cet évènement et ses enjeux avec Pioche Magazine.