La Hongrie a construit un mur de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie. Un mur pour se défendre de qui ? De quoi ? Quelle est cette menace fantôme dont l’Europe citadelle pense devoir se protéger ? La vraie menace, celle qui met en péril la vie, est celle qu’ont dû fuir les hommes et les femmes qui se trouvent de l’autre côté du mur. Quelles histoires portent-ils en eux ?
Gurshad Shaheman s’est rendu au Liban, en Grèce et pendant plus d’un mois a mené des entretiens auprès d’artistes et de personnes issus de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans) en exil, pour la plupart originaires d’Iran, de Syrie ou d’Irak. Loin d’avoir une ambition journalistique, la démarche vise à collecter « des récits de l’intérieur ». C’est un travail sensible sur la mémoire. Pendant deux semaines avec les élèves de l’ensemble 26 de l’École Régionale d’Acteurs de Cannes (ÉRAC), Gurshad Shaheman et Lucien Gaudion, musicien, vont travailler à l’entrelacement, à la mise en voix et en musique de textes réécrits à partir des témoignages enregistrés. Ces récits, ajoutés à ceux recueillis en France et en Belgique feront l’objet d’une création scénique en 2018.